poème

Effet de halo

L’homme de ma vie est là quelque part
il me rêve et me devine lui aussi
bientôt nous nous rencontrerons.
Voilà peut-être pourquoi les gens s’accrochent aux traditions
c’est concret, c’est réel,
pas comme les mots et les halos qui flottent derrière nos écrans
tout ça c’est faux, c’est du vent,
on n’est plus ça maintenant.

@andreajinycloud
2019

Mélodies

Hier sous les arches de pierre
et les saints sculptés
une femme en robe longue
jouait sa fugue au violon.

Ses mains fines et agiles
exploraient tous les tons
pareils aux émotions
des plus gais aux plus sombres.

Elle fit valser les miennes
au creux de mon ventre
dans un jaillissement de pensées
de larmes refoulées
comme une ode
à la fin de ce cycle
qu’il me faudra sans doute
pleurer encore quelque fois.

Moi aussi j’étais là
assise sur un banc de bois
attentive et pieuse
en osmose silencieuse
avec les notes et les autres
qui écoutaient, les yeux fermés.

@andreajinycloud
juillet 2018

Après solstice

Je fume trop
beaucoup trop de cigarettes
il me faut quelque chose à faire avec frénésie
comme d’autres mentent comme ils respirent.

Il fait trop froid dehors
j’ai ouvert la fenêtre sur mes idées noires
elles se sont volatilisées dans l’air froid.

Matin de décembre
bientôt une année nouvelle
je ne fais pas parti de ceux qui dorment
même si j’ai l’air de ne rien faire.

Léthargie sociale
mieux vaut ça que celle du mental.

Chaleur en bas du dos
dehors la vie s’éveille
j’entends les cocoricos
et dans l’âtre le feu brûle.

Demain la chaleur familiale
je me suis réconciliée avec elle.

@andreajinycloud
23-12-2018

Feu, folle et…

J’ai un peu froid sous mon jean troué
je reprends la danse des lettres sur papier.

C’est bientôt Noël
je fais la paix des braves
cette année j’écrirai de jolies choses c’est promis
je continuerai d’apprendre
je l’ai demandé, c’est parti.

Les sorcières n’existent pas,
c’est un mythe inventé par de petits esprits
et Eve croqua la pomme et blablabla
tant de charabia pour occuper les foules
ça me saoule et je défoule
les neurones excitées sur mes carnets.

Je regarde le feu comme s’il n’était plus moi
il est là, presque éteint
les braises crépitent prêtes à accueillir les branches
comme moi,
il suffira de peu pour qu’elles s’embrasent encore.

@andreajinycloud
19-12-2018

L’absence

Son corps, ses bras,
ses mains qui m’enveloppaient
ses baisers
et son souffle
couplé au mien
c’était bien
mais c’était court
j’ai eu peur de la distance
de son absence.
Je ne sais plus quoi lui dire
mais aucun n’a pris sa place
j’aimerai une autre fois
sentir la chaleur de ses bras
j’y étais bien
une dernière fois
je voudrais bien.

@andreajinycloud
27/10-18

Bord de lac

Huit heures et demi
dehors la Vie
j’y suis
au bord de l’eau
le chien sur son séant
veille
un poisson dans l’eau
fait des clapotis
un peu partout les oiseaux pépient
partout ça grouille
ça vit

@andreajinycloud
2018

Portrait fantastico-poétique

Un peu Picasso mais plus Kahlo
sensible pas toujours réceptive
entre réserve et force vive
j’oscille,

je suis Nature
un peu Eau, surtout Feu
comme le volcan
je m’appelle Séisme
une bombe à retardement
un peu comme l’Océan,

je suis le calme et la tempête
hilare ou silencieuse
grande gueule intimidée
quand on voudrait m’entendre
mais je suis bien éveillée,

je suis la Pluie, je suis le Vent
le crépuscule et l’Aurore,
je suis comme vous
les quatre éléments
je suis Moi et ce qui m’entoure.

@andreajinycloud

07/08/2018

La mort n’est rien

La mort n’est rien,
de la poussière d’âmes dispersées aux quatre vents
de la poudre d’étoiles.

Ce n’est rien,
nous sommes toujours là quelque part,
entre deux rayons de soleil ou dans un coin de ciel bleu,
dans le rose de l’arc-en-ciel ou la brise dans tes cheveux.

La mort n’est rien, c’est juste une fin,
un au-revoir, un à plus tard,
nos corps sont ici mais nos âmes sont partout,
elles ne portent rien des marques laissées par les maux et les coups.

Ne crains rien,
nous sommes dans les cœurs, fondus dans les souvenirs,
ces astres scintillants depuis l’aube des temps,
tel des anges, nous veillons,

la mort n’est rien.

@andreajinycloud
24/12/18

[Ce poème a été publié dans le numéro 65 de la revue « Nouveaux Délits », revue de Poésie vive éditée par Cathy Garcia Canalès]

De l’amour au néant

L’être aimé aimant n’est plus,
l’a trahie, n’en parlons plus.
Repos forcé, entre rêves et larmes,
le temps fait son office.

Elle croyait en un amour
paisible et imperturbable,
Amour, Amour,
c’était son nom,
elle en rirait presque
hérésie naïve,
pathétique.

Amour, Amour,
aujourd’hui je te nomme,
Sans attribution biaisée, entité autonome.
Amour, je crie ton nom,
je t’ai et te garde,
Amour,
au fond de mon cœur,
prends ta place et tes aises
regorge-le, cicatrise-le,
soulage-le des larmes versées.

Amour, je crie ton nom,
que le sommeil me dérobe
à cette réalité,
pour ne faire qu’une avec toi
et qu’à jamais tu m’habites,
pour qu’à chaque fois que je doute,
tu te rappelles à moi,
qu’ainsi je ne sois jamais seule,
et n’aille te chercher
dans des bras parvenus.

Amour,
grâce à toi je m’aime
à tout âges, quoiqu’il se passe et en tout temps,
Amour,
propage-toi
et panse ce qu’on a blessé
en chacun et en tout,
partout…

@andreajinycloud
12/07/2018

L’oubli

J’ai oublié son visage
ses mains
nos dialogues de sourds
nos dialogues muets.

J’ai oublié les larmes
le corps noué vide de ses bras
de son corps entier
et leurs moments sentis parfois
comme si j’y étais.

J’ai oublié les réveils
un trou béant au ventre
les deux jambes qui se dressent
et mon monde qui s’effondre.

J’ai oublié les nuits
oubliées du sommeil
l’immensité du chagrin
parce qu’il était mon tout, et que j’étais devenue rien.

J’avais besoin de lui
de sa douceur, de ses mots
qui pansaient mes plaies une à une,

Je dû tout rompre avec lui
et dû rompre avec tout
il manquait à ma vie
comme un petit bout d’âme
il me manquait l’amour
que je ne savais m’offrir.

@andreajinycloud
11/07/2017