Ecrits compulsifs

Derrière les strates

C’est le moment de la sortie qui est difficile. Ce moment inconfortable entre l’avant et l’après, quand tout est à redécouvrir, que le sol semble fondre sous vos pieds. Quand la pierre et la guimauve vous constituent. Il faudrait s’endurcir mais tout ce que vous faites, c’est vous recroqueviller. Vous n’en parlez pas, peu ou sans arrêt, selon qui est là pour écouter. Parfois, vous croyez être forts puis, un rien vous fait vous effondrer.

J’ai pris le pli de tout cacher. Il n’est pas possible de me connaître, m’approcher de trop près. J’apparais, je disparais. J’écoute et je questionne, ça m’évite de trop en dire, prendre le risque de pleurer. Les gens adorent parler. La plupart le font sans vraiment vous regarder, ils parlent pour eux sans se demander ce que ça vous fait.

Je cours après l’amour d’aveugles à qui je suis, comme je le faisais avec eux. Un jour j’ai abandonné. Je me suis tue au lieu de dire le mal. Et boire au milieu des autres ne me fait pas me sentir mieux. C’est pire. Ils parlent et rient plus fort et moi je m’enterre, comme si j’étais ma propre tombe. C’est con, j’ai l’impression d’avoir de nouveau 14 ans ce soir. Je croyais m’en être sortie mais, je n’ai pas vraiment changé au fond. J’ai juste posé des couches par-dessus. Il fallait grandir.

Voir, vivre, penser à autre chose. Les expériences nouvelles peuvent faire office de pansements. Il faudrait les renouveler sans cesse, je ne le fais pas assez. C’est pour quoi j’en reviens toujours au même point. Désagréable impression d’avoir manqué mon train. Il ne suffit pas de s’engouffrer dans un wagon et de le laisser filer jusqu’au terminus. Y’a des correspondances à prendre, prendre les bonnes nécessite un minimum de présence. Moi, je suis trop souvent dispersée en ayant l’air d’être là.

@andreajinycloud
07/09/2020

L’enfant

La petite moi est toujours là
en baskets et queue de cheval
prête à courir partout.
Je suis toujours ça,
à trouver dehors mon réconfort
m’inventer des histoires, des pouvoirs.
Je suis toujours cette petite pressée d’apprendre
celle qui aime et joue les dures
qui s’effondre et qui pleure
avant de se relever plus forte.

@andreajinycloud

2019

Parole d’illuminée

« Écris l’histoire » il disait,
ok je vais le faire
j’écrirai sur les arbres et les sorcières
sur les fantômes et les auras
sur les idées qui viennent quand on est seul avec soi
les rares moments de grâce où l’on est sûr d’être à sa place
j’écrirai sur tout ce qui viendra.

@andreajinycloud
2018

Réel

Peut-être était-ce un rappel
à la nécessité de vivre dans le réel
garder l’imaginaire pour l’écriture
la féérie pour les histoires.

Je ne suis pas ça
l’image nauséabonde que certains me renvoient
je ne laisserai plus personne me laisser croire le contraire.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas
la nuit fut calme, d’instinct j’ai fais le tri
à croire qu’il faille tomber sur des cons pour pouvoir voir les gentils.

@andreajinycloud
2018

Donner du sens

Besoin de mettre du sens à ce qui m’arrive
pour rendre la vie signifiante
comme si l’existence menée ici
ne pouvait être juste « comme ça ».

Je voudrais en finir avec ça
que le corps n’ait plus à bouillir
je voudrais juste retrouver la santé
mettre au monde un beau bébé.

La vie est belle
j’en douterais plus jamais
d’ailleurs j’en ai jamais vraiment douté
j’ai toujours eu espoir pour après.

@andreajinycloud
2018

03:51

J’avais soif et l’Animale n’avait plus d’eau
que dire de l’animale en moi ?
Elle a chaud, elle brûle,
de quoi je ne sais pas
de colère je ne crois pas
du manque de tendresse peut-être
des bras m’ont manqué
pour m’enlacer, me réconforter,
envoyez-moi la bonne personne svp.

@andreajinycloud
2019

Flou

Je pense un peu trop à lui
pour qu’il ne soit personne.

Néanmoins un doute persiste.

Fait-il parti de ceux qui s’immiscent
juste pour avoir une place
ils s’en foutent de toi ils veulent juste compter pour quelqu’un
besoin d’attention
de temps en temps ils vérifient
qu’on est toujours là, à disposition,
c’est tout.

Je nous imagine à la terrasse d’un café
face à l’océan
j’écrirai sûrement
mais quelque chose me dit
qu’en réalité ce ne sera pas lui.
Il n’aime pas assez le silence.

@andreajinycloud
septembre 2019

Croisière

On en passe des caps de merde dans cette croisière qu’est la vie
le soleil est toujours derrière les nuages.
C’est drôle comme les choses vous reviennent parfois
j’avais tout un petit monde intérieur
il m’a jamais quittée et heureusement
c’est sûrement lui qui m’a sauvé.

@andreajinycloud
2019

Aurore

Le jour n’est pas encore levé,
nous sommes lundi.
Une nouvelle semaine s’amorce aujourd’hui.

Dans quelques jours la Pleine Lune
les énergies fourmillent
dehors, dedans,
je les sens.

Je voudrais tout faire, tout voir à la fois,
la mer l’océan la montagne la forêt des Cévennes
les volcans d’Auvergne

J’aimerais être la Femme de quelqu’un
l’Amie de tout le monde.

C’est tellement chouette quelqu’un qui vous prend comme vous êtes
qui vous accepte, vous respecte,
sans chercher à se servir de vous.
C’est tout neuf ce petit bonheur
ça met du baume au cœur.

@andreajinycloud
2019

Divagations matinales #5

Les feuilles du peuplier ont jauni
prémices d’un bel automne.
Les saisons sont toutes belles ici.

Il paraît que la nature calme
moi je ne le suis qu’en apparence
le corps me rappelle que c’est faux,
alors on écoute moi et les trois autres,
ça fait beaucoup dans une seule tête
tout ça pour ne faire qu’un.

L’enfant qu’on a été
une sagesse d’un autre âge
le soi de maintenant, là
on est tous là.

Me voilà dehors.
Sous le vent et le soleil
les oiseaux font comme si je n’étais pas là.
Si tu écris sans réfléchir ton inconscient te soufflera des choses que tu ne soupçonne pas.

Peu importe la mauvaise nuit, ses rêves oubliés
ils étaient trop bizarres, je voulais pas les garder
mon cerveau fais du tri
retour à la vraie vie.

Le soleil joue à cache-cache avec moi
dehors en pyjama
il pointe le bout de ses rayons
le jour se lève
ma journée commence.

@andreajinycloud
08.09.2019