Voir le monde les yeux grands ouverts

Prendre l’air de bon matin.

Voir la brume draper le village,
les gouttes de rosée sur les feuilles de marronniers,
les entendre tomber sur l’herbe mouillée.

J’en ai plein les chaussures.

Je m’attarde sur les bouquets de trèfle
observe les arbres dépouillés,
les camaïeux de couleurs automnales.

Le vent frais rafraîchit mes joues,

je me redresse, esquisse un sourire ;
sur l’eau verdâtre du lavoir,
quelques nénuphars épars
et la niche des canards
à l’autre bout, là-bas.

Je voulais capturer l’onde de l’eau,
mais plus de piles dans l’appareil photo,
je ne me cacherai donc pas derrière l’objectif
et continue la balade, l’œil vif.

Ce n’est pas plus mal, c’est ça, la Vie.

Voir le monde les yeux grands ouverts,
pas derrière des vitres ou des filtres ;
jouir de l’immensité des arbres,
la tête levée comme un enfant ;
sentir l’odeur des feuilles sur la terre humide,
respirer la brise à pleins poumons,
et faire la course avec cet écureuil,
qui me suit puis m’observe
du haut des branches sur lesquelles il sautille,
d’arbre en arbre, en me suivant.

Certains disent que je m’émerveille d’un rien,
mieux vaut cela qu’être blasé de tout.

Andrea Jiny Cloud
28-09-2017

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