nature

Un matin

Nouveau matin
presqu’hiver
le silence gronde encore

Dehors la vie s’éveille
c’est toujours pareil
et rassurant
cette permanence des choses
dans l’impermanence du monde

tant qu’il y aura des oiseaux qui chantent
on pourra dire qu’il y a de la vie
que serait le monde sans oiseaux
sans les cris des chiens au loin
les bruits de la nature
qui bruisse à côté de nous
ce ne serait pas mon monde

@andreajinycloud
24-10-18

Retour à la vie

Sur les marches au pied de l’arbre
les bambous s’entrechoquent
la fatigue m’assaille mais c’est un doux sentiment
une vague qui me berce.

Bravant l’interdit je prends
quelques rayons de soleil
pour les mettre à mon cœur
quoi de plus vrai que le naturel
pour vous apprendre la vie ?

L’animal n’a pas d’égo lui
il gambade et s’ébroue
s’exprime à grands cris
sans autorisation, il prend le droit de la liberté
il s’en fout et c’est beau
lorsqu’il me ramène à ici, maintenant
pose un jouet à ses pattes en me regardant
l’air de dire « hey ! je suis là moi, je veux jouer ! »

@andreajinycloud
22/10-18

Réminiscences

Je suis au moulin
dans cette vaste prairie
siège des promenades en famille
quand j’étais petite fille
puis quand Il était de la partie
ce c*nard.

Oui, je choisis de lui en vouloir
à croire que ça m’tient
la rancœur
je sais pas pourquoi
c’est comme s’il fallait pas que ça aille trop bien
qu’il faille que j’en veuille à quelqu’un.

Je ne me lasse pas de ces arbres
de la nature qui m’entoure
me rassure
le vent qui murmure
et me souffle des bises
comme une caresse sur sur l’épiderme brûlant.

@andreajinycloud -2018

Lipogramme #2

Un violon et une flûte c’est tout
quelques voix et on les suit
nul besoin de réfléchir
juste tendre l’oreille et fermer les yeux.

Le vent souffle un peu
une brise légère sur l’épiderme dressé
entre les chênes, les hêtres et les peupliers
on écoute tous, hypnotisés.

Les insectes grouillent sur le sol
c’est tout un monde qui vit sur les herbes folles
on peut sentir les fleurs jusqu’ici.

Un violon et une flûte c’est tout
quelques voix et on les suit.

@andreajinycloud
31/07/2018

Bord de lac

Huit heures et demi
dehors la Vie
j’y suis
au bord de l’eau
le chien sur son séant
veille
un poisson dans l’eau
fait des clapotis
un peu partout les oiseaux pépient
partout ça grouille
ça vit

@andreajinycloud
2018

Portrait fantastico-poétique

Un peu Picasso mais plus Kahlo
sensible pas toujours réceptive
entre réserve et force vive
j’oscille,

je suis Nature
un peu Eau, surtout Feu
comme le volcan
je m’appelle Séisme
une bombe à retardement
un peu comme l’Océan,

je suis le calme et la tempête
hilare ou silencieuse
grande gueule intimidée
quand on voudrait m’entendre
mais je suis bien éveillée,

je suis la Pluie, je suis le Vent
le crépuscule et l’Aurore,
je suis comme vous
les quatre éléments
je suis Moi et ce qui m’entoure.

@andreajinycloud

07/08/2018

Voir le monde les yeux grands ouverts

Prendre l’air de bon matin.

Voir la brume draper le village,
les gouttes de rosée sur les feuilles de marronniers,
les entendre tomber sur l’herbe mouillée.

J’en ai plein les chaussures.

Je m’attarde sur les bouquets de trèfle
observe les arbres dépouillés,
les camaïeux de couleurs automnales.

Le vent frais rafraîchit mes joues,

je me redresse, esquisse un sourire ;
sur l’eau verdâtre du lavoir,
quelques nénuphars épars
et la niche des canards
à l’autre bout, là-bas.

Je voulais capturer l’onde de l’eau,
mais plus de piles dans l’appareil photo,
je ne me cacherai donc pas derrière l’objectif
et continue la balade, l’œil vif.

Ce n’est pas plus mal, c’est ça, la Vie.

Voir le monde les yeux grands ouverts,
pas derrière des vitres ou des filtres ;
jouir de l’immensité des arbres,
la tête levée comme un enfant ;
sentir l’odeur des feuilles sur la terre humide,
respirer la brise à pleins poumons,
et faire la course avec cet écureuil,
qui me suit puis m’observe
du haut des branches sur lesquelles il sautille,
d’arbre en arbre, en me suivant.

Certains disent que je m’émerveille d’un rien,
mieux vaut cela qu’être blasé de tout.

Andrea Jiny Cloud
28-09-2017