conscience

Danses par cycles

Les mots et les images valsent sur l’écran
de mon esprit.

Un pas en arrière, deux pas en avant,
et ainsi de suite,
c’est la même danse reprise par cycles.

Pieds nus dans l’herbe sèche
ça m’aide à m’ancrer
moi aux idées trop perchées,

l’air frais me fait penser à l’automne qui arrive
ça calme le feu à l’intérieur,
j’aime ça

j’en ai besoin même
un peu comme l’écriture
j’ai pas peur des ratures j’en fais plein

Le cœur s’abîme mais se régénère
toujours.
On dirait pas parfois
parce qu’on reste sur de mauvaises pensées
pour certains ça dure comme ça toute la vie
leur ciel est toujours gris.

@andreajinycloud
2018

Leçons

La vie c’est comme une tombola
on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

En tout cas on ne perd jamais
on gagne où on apprend.

Dans le désert on se trouve
quand il n’y a personne autour
on apprend à compter sur soi,
et à force de marcher dans la nuit noire
on apprend à voir dans la pénombre.

Mieux vaut être seule que mal aimée
l’être pour ce qu’on a, pas pour ce qu’on est
si j’ai de l’Amour à revendre
c’est pas la peine de tout me prendre.

@andreajinycloud
juillet 2018

Mélodies

Hier sous les arches de pierre
et les saints sculptés
une femme en robe longue
jouait sa fugue au violon.

Ses mains fines et agiles
exploraient tous les tons
pareils aux émotions
des plus gais aux plus sombres.

Elle fit valser les miennes
au creux de mon ventre
dans un jaillissement de pensées
de larmes refoulées
comme une ode
à la fin de ce cycle
qu’il me faudra sans doute
pleurer encore quelque fois.

Moi aussi j’étais là
assise sur un banc de bois
attentive et pieuse
en osmose silencieuse
avec les notes et les autres
qui écoutaient, les yeux fermés.

@andreajinycloud
juillet 2018

Divagations matinales #2

J’ai un peu froid sous mon jean troué
je reprends la danse des lettres sur papier.

C’est bientôt Noël
je fais la paix des braves
cette année j’écrirai de jolies choses c’est promis
je continuerai d’apprendre
je l’ai demandé, c’est parti.

Les sorcières n’existent pas,
c’est un mythe inventé par de petits esprits
et Eve croqua la pomme et blablabla
tant de charabia pour occuper les foules
ça me saoule et je défoule
les neurones excitées sur mes carnets.

Je regarde le feu comme s’il n’était plus moi
il est là, presque éteint
les braises crépitent prêtes à accueillir les branches
comme moi,
il suffira de peu pour qu’elles s’embrasent encore.

@andreajinycloud
19-12-2018

Divagations matinales #1

J’aime sentir la bille de mon stylo glisser sur le papier
voir les lettres se dessiner sous mon poignet
sans trop penser.

Aujourd’hui je ne juge pas l’étrangeté.
Une pression sur la tempe,
de l’électricité dans le ventre,

c’est plus qu’un lointain souvenir tout ça,
les visages sont flous, éloignés,
comme si je ne les avais vus que quelques fois
le nuage est loin
je ne juge plus, c’est loin.

Aujourd’hui j’érige une armée
des guerriers de l’ombre œuvrant pour la paix
panser les plaies de ma planète par petits bouts
un peu partout
disséminer des graines d’amour.

Depuis que je n’en ai plus un à aimer
j’aime à peu près tout
j’envoie une pensée à ceux que j’aime et ceux que je ne connais pas
aux gens perdus, aux gens qui errent
j’envoie de l’amour à ma Terre
tant qu’il y a des arbres je sais que je peux vivre
Merci, je respire.

@andreajinycloud
02-11-2018

Lipogramme #2

Un violon et une flûte c’est tout
quelques voix et on les suit
nul besoin de réfléchir
juste tendre l’oreille et fermer les yeux.

Le vent souffle un peu
une brise légère sur l’épiderme dressé
entre les chênes, les hêtres et les peupliers
on écoute tous, hypnotisés.

Les insectes grouillent sur le sol
c’est tout un monde qui vit sur les herbes folles
on peut sentir les fleurs jusqu’ici.

Un violon et une flûte c’est tout
quelques voix et on les suit.

@andreajinycloud
31/07/2018

Bord de lac

Huit heures et demi
dehors la Vie
j’y suis
au bord de l’eau
le chien sur son séant
veille
un poisson dans l’eau
fait des clapotis
un peu partout les oiseaux pépient
partout ça grouille
ça vit

@andreajinycloud
2018

Partir

Je ne suis jamais aussi attachée à un lieu que lorsque je vais le quitter.

Je me surprends à me balader dans le village et à le regarder,
le regarder vraiment.
Les nids d’oiseaux en haut des boulots, leur chant continu,
les maisons, la couleur des volets, les noms sur les boîtes aux lettres,
les boutiques où je n’ai jamais mis les pieds.
Merde,
ça fait trois ans que je suis là et que je passe à côté…

Finalement, les choses se passent exactement comme elles doivent se passer,
ma petite étoile est toujours là.

Étrange impression de revenir de loin
d’être passée dans un tunnel
en essayant de ne pas perdre la lumière de vue.

J’ai toujours su qu’elle n’était pas loin.

Certains personnes me croisent et m’offrent un sourire,
ces gestes simples redonnent l’impression d’être là, vivant simplement.
Exister dans un regard c’est exister tout court.

C’est comme si je revenais à la vie après m’être éteinte.

@andreajinycloud – 08/09/2018