instant présent

Un matin

Nouveau matin
presqu’hiver
le silence gronde encore

Dehors la vie s’éveille
c’est toujours pareil
et rassurant
cette permanence des choses
dans l’impermanence du monde

tant qu’il y aura des oiseaux qui chantent
on pourra dire qu’il y a de la vie
que serait le monde sans oiseaux
sans les cris des chiens au loin
les bruits de la nature
qui bruisse à côté de nous
ce ne serait pas mon monde

@andreajinycloud
24-10-18

Lipogramme #2

Un violon et une flûte c’est tout
quelques voix et on les suit
nul besoin de réfléchir
juste tendre l’oreille et fermer les yeux.

Le vent souffle un peu
une brise légère sur l’épiderme dressé
entre les chênes, les hêtres et les peupliers
on écoute tous, hypnotisés.

Les insectes grouillent sur le sol
c’est tout un monde qui vit sur les herbes folles
on peut sentir les fleurs jusqu’ici.

Un violon et une flûte c’est tout
quelques voix et on les suit.

@andreajinycloud
31/07/2018

Buller

Buller.
Cette sensation d’être là sans y être,
flotter, hors sol.
Rien n’est important.
Les heures défilent comme s’il n’y avait pas d’impératif,
Cloître volontaire dans mon 24 mètres carrés,
une cage à mon image au cœur du village,
au cœur du passage à la portée des passants,
invisible pourtant.

@andreajinycloud

26/07/2017

Voir le monde les yeux grands ouverts

Prendre l’air de bon matin.

Voir la brume draper le village,
les gouttes de rosée sur les feuilles de marronniers,
les entendre tomber sur l’herbe mouillée.

J’en ai plein les chaussures.

Je m’attarde sur les bouquets de trèfle
observe les arbres dépouillés,
les camaïeux de couleurs automnales.

Le vent frais rafraîchit mes joues,

je me redresse, esquisse un sourire ;
sur l’eau verdâtre du lavoir,
quelques nénuphars épars
et la niche des canards
à l’autre bout, là-bas.

Je voulais capturer l’onde de l’eau,
mais plus de piles dans l’appareil photo,
je ne me cacherai donc pas derrière l’objectif
et continue la balade, l’œil vif.

Ce n’est pas plus mal, c’est ça, la Vie.

Voir le monde les yeux grands ouverts,
pas derrière des vitres ou des filtres ;
jouir de l’immensité des arbres,
la tête levée comme un enfant ;
sentir l’odeur des feuilles sur la terre humide,
respirer la brise à pleins poumons,
et faire la course avec cet écureuil,
qui me suit puis m’observe
du haut des branches sur lesquelles il sautille,
d’arbre en arbre, en me suivant.

Certains disent que je m’émerveille d’un rien,
mieux vaut cela qu’être blasé de tout.

Andrea Jiny Cloud
28-09-2017